•  

     

     

    On se rend compte de l'état de la jonction étrave/bordé de fond.

    Le troisième bouchain n'a pas encore été poncé.

    Le deuxième bouchain (donc en bas sur la photo) a lui, été poncé.

     

     

     

     

    Et on recommence l’opération infernale:
    ponçage des bordés qui n'avaient pu l'être quand le bateau était dans l'autre sens.
    Sauf que cette fois ci, la coque étant retournée, les surfaces à travailler étaient plus "à portée de main".
    De plus, avec la ponceuse branchée sur l'aspirateur, il n'y a pas de poussière ambiante.

     

    Traitement époxy de la coque                                                                                                                                                                               

     

    J'ai commencé par le bordé de fond, partie la plus horizontale.
    Puis j'ai continué par les bordés voisins en prenant soin d'incliner la coque de manière à être le plus horizontal possible.
    Ce n'était jamais vraiment possible, car dans un bateau, rien n'est droit, rien n'est horizontal, tout est courbe et inclinée.
    J'ai donc très souvent "remonté" les coulures, en attendant ponçage et rattrapage des différences de niveau.

    Ci dessous, vue de la coque inclinée pour essayer d'avoir le deuxième bordé à peu près horizontal.
    (horizontal sur l'arrière, un peu moins sur l'avant)

     

     

     

    Traitement de l'aileron                                                                                                                                                                               

    Une fois toute la coque bois parfaitement poncée, je me suis attaqué au lest en fonte, dont le revêtement avait souffert.
    La fixation et la jonction avec l'aileron le prolongeant étaient correctes: donc je n'ai rien démonté.

    Ponçage du lest avec meuleuse et ponceuse gros grain, puis brossage métallique pour éliminer au maximum les traces de rouille.....mais impossible d'aspirer au fur et à mesure, donc maximum de poussières et particules projetées: travail avec masque obligatoire.....un bonheur quand on porte des lunettes !
    Une fois toute les traces de rouille éliminées, élimination des poussières, nettoyage et dégraissage à l'acétone.
    Puis j'ai traité la fonte au chromate de zinc (bombe aérosol de chez Soromap), ce qui a déposé un léger voile sur le lest.
    Précision: c'est le traitement conseillé par JJ Herbulot dans le dossier de construction.

    Suite du traitement: application de résine époxy avec renforts en tissu de verre pour la semelle (je tenais à ce renfort, car le bateau sera amené à se poser souvent sur sable et vase).

    Comme les côté du lest sont des surfaces verticales, j'ai du répéter les opération de prse de résine + poçage, ma résine étant très liquide, avait la mauvaise habitude de couler.......

    Persévérance et huile de coude mon permis d'obtenir un résultat satisfaisant.

    Peinture de la coque                                                                                                                                                                               

     


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  •  Je n'avais pas vraiment pris soin de ma dérive. 

    Je l'avais démontée, mais vu son poids et la difficulté de la manipuler, elle avait traîné ça et là, des fois dehors, des fois à l'abri, mais stockée à l'intérieur depuis bien longtemps.

    Je ne l'avais pas non plus examinée de près. Je la savais "bonne à sévère rénovation", mais en la couchant sur un établi pour établir un diagnostic de son état, je me suis rendu compte qu'elle était bien détériorée....pas seulement la peinture !

                              4.5 Traitement de la dérive              

     

    Donc mise à nu obligatoire.

    J'ai commencé par essayer le décapeur thermique. Ca enlève à peu près la peinture, mais pas du tout la sous couche antirouille et encore moins la rouille.

    Je suis donc passé au décapage mécanique. J'ai essayé plusieurs type de disques à poncer, meuler, décaper etc.... pour enfin trouver un modèle qui m'a fait un excellent boulot: photo ci dessous.

     

     

    Ces disques à gros grains m'ont permis non seulement d'enlever toutes les traces de peintures, mais aussi d'enlever la rouille, et de meuler la fonte pour éliminer (presque) toutes les traces de piquage, en rognant la fonte.

     

    La dérive était extrêmement piquée, notamment là où il y avait eu des frottements et surtout, le dessous, partie très sollicitée lors des échouages....mais aussi, je dois l'avouer lors de passage malheureux sur des objets scélérats traînant sur les fonds (débris divers, structures de parc à huîtres abandonnés, cailloux baladeurs....)

           on voit nettement la marque en arc de cercle, due à un frottement probable provoquant usure du revêtement, donc attaque rouille   certaines zones sont très marquées: je n'ai pas osé creuser pour tout mettre à nu   à certains endroits, de vrais trous, celui du bas fait presque 1 cm de profondeur

     J'ai quand même terminé le nettoyage de la rouille par un brossage mécanique à l'aide de brosses circulaires métalliques.

    Ensuite, nettoyage dégraissage à l'acétone, puis rebouchage des trous au Watertite (mastic époxy bicomposant résistant à l'eau).

    Une fois l'enduit bien sec: ponçage mécanique gros grain pour lisser la surface et arrondir les angles et éliminer les reliefs créée par le meulage/décapage.

     

    Un petit coup de dégraissage à l'acétone et pulvérisation de Chromate de zinc (le même que pour le lest).

     

     

    J'ai hésité pour l'étape suivante: appliquer une couche protectrice de résine époxy (la même que pour coque et lest) ou de MISTRAL FONDO de chez Boéro, fond isolant au caoutchouc à grand pouvoir imperméabilisant.

    Finalement, j'ai opté pour l'époxy, plus costaud à mon avis, compte tenu des agressions probables que va subir la dérive.

     

    4.5 Traitement de la dérive    4.5 Traitement de la dérive

     

    Ça parait bien fini, mais en fait il reste pas mal d'irrégularités: donc à nouveau ponçage, enduit époxy non liquide et ponçage à nouveau avant mise en peinture.

     

    4.5 Traitement de la dérive

     

     


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  • Escapade normande : Granville..... Chausey                                                                                                                                                           

     1981 : nous passions nos vacances près de Granville. J'avais transporté mon Figaro sur sa remorque depuis l'île de Ré: une expédition, car à l'époque il n'y avait pas d'autoroutes ni de voies rapides. Bonjour les traversées des petits villages aux rues étroites et encombrées !

    Mise à l'eau dans le port du Hérel et petites ballades le long de la côte avec quelques belles parties de pêche à la traîne au milieu de bancs de maquereaux suicidaires: un régal !

     

    Mais j'avais un grand projet: aller passer une nuit à Chausey, avec "mon" bateau, celui que j'avais construit de mes propres mains avec patience et persévérance.....accomplissement de mon grand rêve de jeunesse !

    C'est un peu lointain, mais je vais fouiller au fond de ma mémoire pour en retrouver  les détails, car pour tout vous avouer, je crois que je fus un peu imprudent sur cette sortie, et que mon esprit aventurier aurait pu me jouer un bien mauvais tour.

    Je ne me souviens plus la date précise (il y a 34 ans), c'était l'été, c'est sûr, peut être fin août, car je me souviens qu'il n'y avait pas beaucoup de bateau à Chausey. 

    L'expédition fut décidée et nous sommes partis à trois: moi, ma femme et ma fille (1 an et demi). Bateau chargé pour escapade de 2 jours, dont la nuit à Chausey, départ début d'après midi, pour rallier tranquillement notre but: distance 10 miles (limite pour le Figaro5).
    Peu avant de quitter le ponton, premier incident, ma fille tomba en avant par l'ouverture de la cabine et s'ouvrit le front.
    Blessure significative, mais j'étais équipé pharmacie et la petite ne semblait pas trop secouée par sa chute. Grave question: les portes du port allaient fermer quelques minutes plus tard, que faire? Partir, malgré l'incident, au risque de ne plus pouvoir revenir au port avant tard dans la nuit, ou annuler, et fini du projet Chausey pour cause de fin de vacances ?

    Nous décidâmes de partir, petit coup de moteur pour sortir du port, hissage des voiles et hop....à nous Chausey!

    Le vent n'était pas très fort, le temps couvert, nous progressions lentement.
    Au fur et à mesure que l'après midi avançait, le vent baissait et le bateau ralentissait.
    Nous naviguions à vue, et les Iles Chausey ne grossissaient pas vraiment? Combien restait-il de chemin? Difficile à dire, compte tenu des effets d'optique en mer. Il restait au moins la moitié de la route à faire, le ciel s'assombrissait, le vent tombait....comme si un orage s'annonçait.

    Le vent était tombé, quasi nul, le plafond nuageux très bas, la mer...très calme, presque d'huile, pas un bruit sauf celui des voiles qui faseyaient.....imaginez le calme avant la tempête !

    Nous avons décidé d'attendre un peu, espérant que le vent se lève à nouveau, guettant une risée bienveillante....mais à la place, quelques gouttes d'eau vinrent assombrir le tableau et nous rappeler que la plaisance n'est pas "un long fleuve tranquille".
    Pire, la pluie s'intensifia. Allions nous subir un vrai grain ?

    Que nenni ! Le vent resta nul....et nous, seuls, à mi chemin entre Granville et Chausey, sous la pluie !

     

    Heureusement, j'avais une botte secrète, de quoi nous sortir de cette pétole arrosée:  un bon petit moteur, acheté d'occase à un bon copain.
    Car au point où nous en étions, plus question d'attendre, il nous fallait faire de la route pour arriver avant la nuit.
    Non seulement je n'avais jamais navigué de nuit, mais mes feux devaient être au fond d'un sac, n'avaient jamais été installés à poste, jamais testés, et l'arrivée dans le Sound de Chausey est plutôt périlleuse pour qui ne l'a jamais pratiqué.
    (NDLR: le Sound est le mouillage principal de l'archipel).

    Je descendis le moteur et tirais sur le lanceur. De mémoire, le moteur eu du mal à démarrer (lui, je l'avais testé).
    Après quelques efforts, il partit et nous filons enfin....direct la Grande Ile.....confiants et rassurés.

    Mais alerte:  le moteur se mit à faire des ratés.
    Les premières îles de l'archipel nous paraissaient devenues  plus proches et le moteur s'arrêta complètement.
    Je tirais à nouveau plusieurs fois sur le lanceur, en maudissant mon fameux copain, puis le moteur accepta de repartir.
    L’entrée du Sound nous tendait les bras, et le moteur s'arrêta à nouveau.
    Toujours pas de vent, les îles (rochers) étaient toutes proches, la nuit prête à tomber....aussi inquiétant que rassurant dans notre situation !
    Je vérifiais qu'il restait de l'essence (la pluie avait dû s'arrêter, me semble t il), et après de nouveaux efforts le moteur repartit.
    Nous avons atteint la zone de mouillage prévue quasiment à la nuit, trouvant sans peine une bouée pour nous amarrer,souffler et....maudire ce copain qui m'avait vendu un moteur malade.

    Transformation du bateau en mode "camping aquatique": mise en place du taud (déjà cité plus haut), enfermant le cockpit, et dégagement de l'espace cabine pour petite cuisine réparatrice et nuit bienfaisante à trois.

     


    Pas vraiment fait pour trois, le Figaro5, mais bon, nous étions jeunes, notre fille, petite, en travers de la cabine au plus étroit de la couchette, ma femme et moi, de chaque coté de l'épontille, un peu recroquevillés....et nous avons dormi, tranquilles après ce voyage aller, disons peu agréable.

    Au petit matin, temps couvert, mais calme, semble t il...car il faut savoir qu'à Chausey, il y a les plus grands marnage d'Europe (14 m en grandes marées). Donc à marée basse, l'endroit est extrêmement protégé, calme, relaxant....au point qu'on ne sait pas ce qui se passe à l'extérieur de l'archipel.
    Nous avons remis le bateau en état de naviguer, car il nous fallait rentrer à Granville avant la fermeture des portes du port (début d'après midi). Donc ne pas traîner, d'autant que le moteur....!!!!!

    J'ai réussi à mettre le moteur en route pour sortir de l'archipel, et très vite, nous nous sommes rendu compte à quel point le mouillage du Sound était un endroit magique et protégé: dehors, la mer était formée, forte houle d'Ouest avec un vent soutenu (de mémoire un bon force 5 ou 6, peut être 7). Nous avons navigué vent arrière (ou grand largue, ce n'est plus précis dans ma mémoire), mais ce dont nous nous souvenons très bien, c'est de la belle houle qui nous accompagnait et nous poussait vers Granville, avec des creux impressionnants.
    Je ne me souviens pas que les vagues déferlaient où qu'il y avait des crêtes blanches, mais qu'il était petit notre Figaro! Il disparaissait complètement au fond des creux, rattrapé par des murs d'eau qui soulevaient l'arrière du bateau, le propulsant vers l'avant dans des surfs impressionnants qui nous ont conduit en un temps record jusqu'à notre terminus.

    Je ne me souviens plus du moment de notre arrivée, mais j'imagine que notre soulagement fut énorme.

    J'ai retenu de cette expédition, que si l'aventure est excitante, il faut qu'elle soit bien préparée, ne rien laisser au hasard, avoir un matériel sécurisé et vérifié. J'ai conscience que si rien de grave ne nous est arrivé, cela aurait pu.....!

    J'aime assez une formule qui vient du milieu médical: L'URGENCE EXCLUT LA PRÉCIPITATION.

     

     

    Info technique: après examen du moteur, les ratés et arrêts intempestifs provenaient du fait que le réservoir était rouillé à l'intérieur et que les particules de métal rouillé se baladaient impunément dans le réservoir et bouchaient de temps en temps l'arrivée d'essence. 


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